Chantier photographique – l’irréversible et l’inachevable.

Villeurbanne, novembre 2019.
Dans son ouvrage « Esthétique de la photographie », François Soulages définit la photographicité comme conjonction de l’irréversible et de l’inachevable. Irréversibilité de l’acte photographique (du temps) jusqu’à obtention du négatif (je transpose au fichier RAW) ; les conditions d’obtention de ce produit intermédiaire ne peuvent être modifiées une fois ce produit obtenu. Le produit fini, la photographie elle-même en revanche, résulte du traitement de ce négatif (je transpose au fichier RAW). Ce processus est inachevable dans la mesure où l’on peut obtenir une infinité de productions (supports, formats, types de traitements, retouches…) à partir de ce produit intermédiaire. Chantiers permanents donc que sont à la fois l’action du déclenchement (positions du photographe et du sujet photographié, conditions de prise de vue, cadrage…) et l’action du traitement sur le fichier initial obtenu. Les photographes ont des positionnements qui divergent quant à la maîtrise de tout ou partie de ce processus : certains confient leurs négatifs à un tireur professionnels, d’autres laissent l’appareil photographique traiter la matrice pour générer un fichier JPEG qui ne sera plus modifié, d’autres traitent les fichiers grâce à un logiciel…

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